lundi 15 décembre 2008

La nature de la Connaissance.

La nature de la connaissance.
L’étude des rituels, la fréquentation des loges nous montrent qu’il n’y a pas de connaissance maçonnique ni de méthode maçonnique permettant d’amener l’homme à la fusion avec l’Un. Nous avons rencontré des "sages bouddhistes", la mémoire de sages de la chrétienté, de l’islam, du judaïsme, de l’hindouisme… est venue jusqu’à nous, nous n’avons pas rencontré de sage maçon. Cette absence de sage est significative de la nature et du niveau de connaissance de la maçonnerie. La maçonnerie n’a pas pour vocation de rivaliser avec les religions ou les traditions plus anciennes. Elle se situe dans un niveau différent, mais peut-être complémentaire.
Traditionnellement les sociétés sont divisées en castes dont les attributions sont précises : les 12 tribus d’Israël, les trois classes de la chrétienté, la distinction entre laïcs et moines dans le bouddhisme… à chaque caste traditionnellement correspond des attributions spécifiques de nature spirituelle. Le constructeur, le guerrier… ont des rôles spirituels tout aussi important que le prêtre qui officie. La nature de leurs connaissances est différente, les moyens à mettre en oeuvre pour leurs éducations initiatiques sont différents, l’expression de leurs éveils spirituels est différente. A chacune de ces classes correspondent des attributions, des modes d’enseignement, une transmission… La maçonnerie ne concerne que les classes laïques et professionnelles de la société.
En cela, la nature de la connaissance qu’elle peut transmettre sera différente des connaissances qui pourraient être transmises à d’autres classes. L’art de la maçonnerie est de savoir ne pas mélanger les connaissances et de vouloir limiter son enseignement à ce quelle sait faire : c’est à dire le travail en direction d’une société d’hommes.
L’aspect spirituel de la maçonnerie est de ce fait obligatoirement limité à ce qui peut être demandé aux hommes libres et de bonnes mœurs ayant métier et famille. Lors de la restitution des métaux au nouvel initié, le rituel précise bien ce point en limitant l’engagement du nouvel initié à ce qu’il est capable de faire compte tenu de son environnement économique.
A ce niveau d’investigation, il convient de se rappeler nos origines opératives et la notion de bel ouvrage qui y est lié. La spiritualité maçonnique est inscrite dans cette origine, elle est avant tout une spiritualité du travail. Le pari maçonnique est de faire prendre conscience aux Frères que leur réalisation ne se fera pas en loge mais hors de la loge, dans leur activité quotidienne. C’est à mon avis le sens profond d’une des dernières phrases prononcées lors de la fermeture des travaux : "le travail d’un maçon ne s’arrête jamais, Vénérable maître …"

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